Fragments de vie et de voix

Publié le 8 Septembre 2011

 

uuuu Rassembleur de vie et de voix Thélyson Orélien est né aux Gonaïves en Haïti et habite à Montréal. Prix International Jeunes Auteurs pour Les couleurs de ma terre in poésie et prose poétique publié aux Éditions de l’Hèbe en suisse et Finaliste du Prix Arthur Rimbaud de la Fondation Émile Blémond de la maison de poésie de Paris, pour l’Ombre qui colle à mes pas. Il fait des études bidisciplinaires en économie et politique à la faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal et continue à écrire la nuit. Il a publié Poèmes déshabillés suivi de Fragments de voix en 2011. Thélyson Orélien a participé dans plusieurs revues et ouvrages collectifs en Haïti, en France, en Suisse, en Belgique et au Québec. Il travaille désormais sur son premier roman pour donner enfin une mémoire à l'oublie.

 

 

 

 


  Fragments de voix (extraits)

  Thélyson Orélien


 

I

 

Le vent pleure dans le sommeil des rues

rêve à nos conquêtes d’ile

nos corps à corps

Les eaux transportent nos rêves

des étincelles en fuites

Je tourne le temps

et m’entretiens avec le soleil .-

 

 

II

 

Terre inégale

enfoncée

dans un massif de songe

Terre jonchée de contrastes

 

Le clair de lune

tomba dans le bleu pur

comme un morceau de ciel

 

Quelquefois

la démarche du silence

n’est qu’une corvée

d’étreintes

 

Nuits

réverbères

de flaques promeneuses

comme grêles de piano

mon tango abracadabrant .-

  

 

III

 

Le souffle coupé

entrecoupé d’ailes

le cœur écorche

le silence de la chambre

comme un abime

 

Tous les boudoirs allumés

pour laisser tanguer

le vertige des mers

La lumière a brulé dans le silence

Verdict de nos quêtes

comme un rideau avant-gardiste

La faconde des palabres

et des récits disparus

 

L’avenir

est là

au creux de ma main .-

  

 

IV


Le soleil ronfle sous l’eau

pour le grand repos soulard

La vie est belle

laide

douce

aigre

Les langues décident

La nuit pleure en torse-nu

aux deux carrefours amis

 

Les icebergs sont dehors

ils attendent demain

pour couler une fois de plus

le paquebot de nos chimères

 

Echo de ma souffrance

réminiscence de mon bonheur

J’ai toujours su que c’est toi

l’ombre qui colle à mes pas

le papillon autour de ma lampe

 le miel qui emplit ma ruche

la brise à l’appel de mon sommeil

les mille fourmis du désir

qui traversentmes sens

les parcourent en tout sens .-

  


V

  

Sur les ruines détrempées

où je défie l’écho

les vieux guetteurs de l’aube

en clins d’œil complices

m’ont livré leur secret

 

Le soleil jette ses derniers reflets

Le temps s’achève et s’épuise

au Vésuve de nos déchéances

 

J’ai saveur tempo de lumières

dans ma courte et assourdissante folie

immobile perpétuel à l’envers d’un décor

Le décor toujours règne

dans la pesanteur de l’angoisse

 

Me voici fossoyeurde rêves étranges

paraphraséde bleus impénétrables

pourcontrefaire la mouvance nue

ensynthèse de voix fragmentées

 

Je m’explose en prose

d’illusions versifiées

en miettes morceaux

comme un œuf éclaté

sous le poids de jouets infantiles .-

  

 

VI

 

Je serai poète de faubourgs minijupes

en extase sens jubilatoires

Ma fumée tapageuse

à stupeur de songes agglutinés

Le néant transfiguré éparpillé

jusqu’à l’audace de l’étincelle

 

Mémoire mutilée

déchiquetée sous la terreur chaos frénétique

comme des seins de femme

ayant allaité le monde

dans la métamorphose des dieux somnambules

 

Dommage le temps

par degré d’averses

se déménage quelque fois

quelque part

de la quiddité des eaux

Commémoraison musicienne

frappée de transes épileptiques .-

 

 


Thélyson Orélien

 Montréal, le 08 Septembre 2011


 

 
 Extrait de ''Fragments de voix'' dit par d'Isabel Dion  
.

Rédigé par Thélyson Orélien

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