Une "Société des poètes créolophones" vient de naitre à Port-au-Prince

Publié le 22 Mars 2011

Le désir de fonder une société des poètes créolophones tel que prôné par Anderson Dovilas se présente comme une initiative qui lie l'ambitieux au novateur, compte tenu de la complexité des variantes de la langue créoles dont le monde est peuplé. Parler d'une association regroupant des poètes créolophones renvoie automatiquement à ces variétés linguistiques complexes avec en soubresaut, Haïti d'un coté, La Guadeloupe, la Martinique, Seychelles, Saint-Martin, l'Ile Maurice, la Réunion, etc. de l'autre côté.

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Les membres de la Société des poètes créolophone lors d'une réunion


Haïti: Les positions géographiques, la diversité culturelle et les différences de bases lexicales, sont autant de paramètres qui obligent d'aborder avec prudence la fragilité de cette démarche, dont des tentatives isolées de par le monde n'ont pas encore permis d'arriver à un espace d'intercompréhension du créole, voire, la fondation d'une académie de langue à l'instar du Français ou de l'Anglais. Nous sommes encore loin d'arriver à la matérialisation du rêve de « Créolophonie » tel que souhaité par de nombreux linguistes haïtiens et étrangers.

S'identifier par sa langue relève d'une pure question identitaire. Un élan affectif vers une certaine expression littéraire tenant compte du créole comme moyen d'expression. Un groupe de jeunes poètes haïtiens dirigé par Anderson Dovilas viennent de donner naissance à une association dénommée « Société des poètes créolophones ». 

Le poète Anderson Dovilas se présente lors du lancement de cette nouvelle espace de création et de fabrication des mots, un catalyseur. Porte étendard d'un mouvement prenant pour cible les poèmes d'expression créole s'inscrivant dans la démarche d'une littérature postmoderne au souffle fragile et à la pérennité incertaine, non par la dégénérescence du modernisme littéraire, mais par le souci de produire une oeuvre capable de dégager une autre vision du monde. Édouard Glissant dans sa « Créolité » en est un exemple vivant.

Conscient du phénomène du bilinguisme en Haïti, la « Société des poètes créolophones » se propose de valoriser en langue créole ce renouveau hérité des années 70 avec des poètes et écrivains comme Georges Castera, Félix Morisseau Leroy, FrankÉtienne, Josaphat Large, Lyonel Trouillot s'avère aujourd'hui important pour la littérature créole qui ne se limite pas seulement à un peuple mais à un espace linguistique qui ait en partage le créole. 

Loin des considérations théoriques et esthétiques, cette société rallie en un ensemble des poètes de la nouvelle génération dont la démarche est de préconiser ou d'affirmer de nouvelles sensibilités. Cette nouvelle démarche initiée par le poète Anderson Dovilas est la deuxième initiative dans le milieu culturel et littéraire après la création des « Editions Bas de Page » quelques mois après le séisme meurtrier de janvier 2010, dont l'objectif est de participer à l'émergence de nouvelles figures de la littérature en créole haïtien.

 

Jean François T. Toussaint , 

toussaintjeanfrancois@yahoo.fr

source: Lenouvelliste.com link

Rédigé par Parole en Archipel

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